Le roi brillant du jour, se couchant dans
sa gloire,
Descend avec lenteur de son char de victoire;
Le nuage eclatant qui le cache a nos yeux
Conserve en sillons d’or sa trace
dans les cieux,
Et d’un reflet de pourpre inonde
l’etendue.
Comme une lampe d’or dans l’azur
suspendue,
La lune se balance aux bords de l’horizon;
Ses rayons affaiblis dorment sur le gazon,
Et le voile des nuits sur les monts se
deplie.
C’est l’heure, ou la nature,
un moment recueillie,
Entre la nuit qui touche et le jour qui
s’enfuit
S’eleve au createur du jour et de
la nuit,
Et semble offrir a Dieu dans son brillant
langage,
De la creation le magnifique hommage.
Voila le sacrifice immense, universelle!
L’univers est le temple, et la terre
est l’autel;
Les cieux en sont le dome et ses astres
sans nombre,
Ces feux demi-voiles, pale ornement de
l’ombre,
Dans la voute d’azur avec ordre
semes,
Sont les sacres flambeaux pour ce temple
allumes...
Mais ce temple est sans voix...
...Mon coeur seul parle dans ce silence— La voix de l’univers c’est mon intelligence. Sur les rayons du soir, sur les ailes du vent, Elle s’eleve a Dieu...
Le Golfe de Baia:
Vois-tu comme le flot paisible
Sur le rivage vient mourir?
Mais deja l’ombre plus epaisse
Tombe et brunit les vastes mers;
Le bord s’efface, le bruit cesse,
Le silence occupe les airs.
C’est l’heure ou la Melancholie
S’assied pensive et recueillie
Aux bords silencieux des mers.
The decay of autumn corresponds to his own dolorous feelings:
Oui, dans ces jours d’automne ou
la nature expire,
A ses regards voiles je trouve plus d’attraits;
C’est l’adieu d’un ami,
c’est le dernier sourire
Des levres que la mort va fermer pour
jamais.
This is from Ischia:
Le Soleil va porter le jour a d’autres
mondes;
Dans l’horizon desert Phebe monte
sans bruit,
Et jette, en penetrant les tenebres profondes,
Un voile transparent sur le front de la
nuit.
Voyez du haut des monts ses clartes ondoyantes
Comme un fleuve de flamme inonder les
coteaux,
Dormir dans les vallons on glisser sur
les pentes,
Ou rejaillir au loin du sein brillant
des eaux....
Doux comme le soupir d’un enfant
qui sommeille,
Un son vague et plaintif se repand dans
les airs....
Mortel! ouvre ton ame a ces torrents de
vie,
Recois par tous les sens les charmes de
la nuit....
He sees the transitoriness of all earthly things reflected in Nature:
L’onde qui baise ce rivage,
De quoi se plaint-elle a ses bords?
Pourquoi le roseau sur la plage, pourquoi
le ruisseau sous l’ombrage,
Rendent-ils de tristes accords?
De quoi gemit la tourterelle? Tout
naist, tout paise.