sont inutilement humiliantes pour la Serbie et incompatibles
avec sa dignite comme Etat independant. Ainsi
on nous demande sur un ton peremptoire une declaration
du gouvernement dans l’officiel et un ordre
du souverain a l’armee, ou nous reprimerions
l’esprit hostile contre l’Autriche en nous
faisant a nous memes des reproches d’une faiblesse
criminelle envers nos menees perfides.—On
nous impose ensuite l’admission des fonctionnaires
austro-hongrois en Serbie pour participer avec les
notres a l’instruction et pour surveiller l’execution
des autres conditions indiquees dans la note.
Nous avons recu un delai de 48 heures pour accepter
le tout, faute de quoi la Legation d’Autriche-Hongrie
quittera Belgrade. Nous sommes prets a accepter
les conditions austro-hongroises qui sont compatibles
avec la situation d’un Etat independant, ainsi
que celles dont l’acception nous sera conseillee
par Votre Majeste; toutes les personnes dont la participation
a l’attentat sera demontree seront severement
punis par nous. Certaines parmi ces demandes
ne pourraient etre executees sans des changements
de notre legislation, ce qui exige du temps. On
nous a donne un delai trop court. Nous pouvons
etre attaques apres l’expiration du delai par
l’armee austro-hongroise qui se concentre sur
notre frontiere. Il nous est impossible de nous
defendre et nous supplions Votre Majeste de nous donner
Son aide le plus tot possible. La bienveillance
precieuse de Votre Majeste qui s’est manifestee
tant de fois a notre egard nous fait esperer fermement
que cette fois encore notre appel sera entendu par
Son genereux coeur slave.
En ces moments difficiles l’interprete les sentiments
du peuple serbe qui supplie Votre Majeste de vouloir
bien s’interesser au sort du Royaume de Serbie.
(Signe) Alexandre.
No. 7.
Le Charge d’Affaires en Allemagne au Ministre
des Affaires Etrangeres.
(Telegramme).
Berlin, le 11/24 Juillet 1914.
Tous les journaux du matin, meme ceux, rares, qui
reconnaissent l’impossibilite pour la Serbie
d’accepter les conditions posees, accueillent
avec une grande sympathie le ton energique adopte par
l’Autriche. L’officieux “Local-Anzeiger”
est particulierement agressif; il qualifie de superflus
les recours eventuels de la Serbie a St. Petersbourg,
a Paris, a Athenes et a Bucarest, et termine en disant
que le peuple allemand respirera librement quand il
aura appris que la situation dans la peninsule Balcanique
va enfin s’eclaircir.
(Signe) Bronewsky.
No. 8.
Le Charge d’Affaires en France an Ministre des
Affaires Etrangeres.
(Telegramme). Paris, le 11/24 Juillet 1914.