A Selection from the Comedies of Marivaux eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 327 pages of information about A Selection from the Comedies of Marivaux.

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MARTON.

Mais est-ce la tout ce que tu sais de lui?  C’est de la part de madame Argante et de monsieur le Comte que je te parle, et nous avons peur que tu n’aies pas tout dit a Madame, ou qu’elle ne cache ce que c’est.  Ne nous deguise rien, tu n’en seras pas fache.

DUBOIS.

Ma foi! je ne sais que son insuffisance, dont j’ai instruit Madame.

MARTON.

Ne dissimule point.

DUBOIS.

Moi un dissimule!  Moi garder un secret!  Vous avez bien trouve votre homme!  En fait de discretion, je meriterais d’etre femme.[132] Je vous demande pardon de la comparaison, mais c’est pour vous mettre l’esprit en repos.

MARTON.

Il est certain qu’il aime Madame.

DUBOIS.

Il n’en faut point douter:  je lui en ai meme dit ma pensee a elle.

MARTON.

Et qu’a-t-elle repondu?

DUBOIS.

Que j’etois un sot.  Elle est si prevenue...

MARTON.

Prevenue a un point que je n’oserois le dire, Dubois.

DUBOIS.

Oh! le diable n’y perd rien,[133] ni moi mon plus:  car je vous entends.[134]

MARTON.

Tu as la mine d’en savoir plus que moi la-dessus.

DUBOIS.

Oh! point du tout, je vous jure.  Mais, a propos, il vient tout a l’heure d’appeller Arlequin pour lui donner une lettre; si nous pouvions la saisir, peut-etre en saurions-nous davantage.

MARTON.

Une lettre, oui-da[135]:  ne negligeons rien, Je vais de ce pas parler a
Arlequin, s’il n’est pas encore parti.

DUBOIS.

Vous n’irez pas loin; je crois qu’il vient.

SCENE III.

DUBOIS, MARTON, ARLEQUIN.

ARLEQUIN, voyant Dubois.

Ah! te voila donc, mal bati?

DUBOIS.

Tenez:  n’est-ce pas la une belle figure pour se moquer de la mienne?

MARTON.

Que veux-tu, Arlequin?

ARLEQUIN.

Ne sauriez-vous pas ou demeure[136] la rue du Figuier,[137] Mademoiselle?

MARTON.

Oui.

ARLEQUIN.

C’est que mon camarade, que je sers, m’a dit de porter cette lettre a quelqu’un qui est dans cette rue, et, comme je ne la sais[138] pas, il m’a dit que je m’en informasse a vous ou a cet animal-la; mais cet animal-la ne merite pas que je lui en parle, sinon pour l’injurier.  J’aimerois mieux que le diable eut emporte toutes les rues que d’en savoir une par le moyen d’un malotru comme lui.

DUBOIS, a Marton, a part.

Prenez la lettre. (Haut.) Non, non, Mademoiselle, ne lui enseignez rien; qu’il galope.

ARLEQUIN.

Veux-tu te taire?

MARTON, negligemment.

Ne l’interrompez donc point, Dubois.  Eh bien! veux-tu me donner ta lettre? 
Je vais envoyer dans ce quartier-la, et on la rendra[139] a son adresse.

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