The Journal of Negro History, Volume 1, January 1916 eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 615 pages of information about The Journal of Negro History, Volume 1, January 1916.

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dont la destinee unique sera d’avoir sauve deux fois sa patrie, de lui ouvrir le chemin de la prosperite, apres avoir ouvert celui de la liberte.  Maintenant entierement occupe[6] du soin d’ameliorer ses terres, d’en varier le produit, d’ouvrir des routes, des communications, il donne a ses compatriotes un exemple utile, et qui sans doute sera suivi.  Il a cependant, dois-je, le dire? une foule nombreuse d’esclaves noirs.—­Mais ils sont traites avec la plus grande humanite.  Bien nourris, bien vetus, n’ayant qu’un travail modere a faire, ils benissent sans cesse le maitre que le Ciel leur a donne.—­Il est digne sans doute d’une ame aussi elevee, aussi pure, aussi desinteresse, de commencer la revolution en Virginie, d’y preparer l’affranchissement des negres.—­Ce grand homme, lorsque j’eus le bonheur de l’entretenir, m’avoua qu’il admiroit tout ce qui se faissoit dans les autres etats, qu’il en desiroit l’extension dans son propre pays; mais il ne me cacha pas que de nombreux obstacles s’y opposoient encore, qu’il seroit dangereux de heurter de front un prejuge qui commencoit a diminuer.—­Du temps, de la patience, des lumieres, et on le convaincra, me dit-il.  Presque tous les Virginiens, ajoutoit-il, ne croyent pas que la liberte des noirs puisse sitot devenir generale.  Voila pourquoi ils ne veulent point former de societe qui puisse donner des idees dangereuses a leurs esclaves.  Un autre obstacle s’y oppose.  Les grandes proprietes eloignent les hommes, rendent difficiles les assemblees, et vous ne trouverez ici que de grands proprietaires.

Les Virginiens se trompent, lui disois-je; il est evident que tot ou tard les negres obtiendront par-tout leur liberte, que cette revolution s’etendra en Virginie.  Il est done de l’interet de vos compatriotes de s’y preparer, de tacher de concilier la restitution des droits des negres avec leur propriete.  Les Moyens a prendre, pour cet effet, ne peuvent etre l’ouvrage que d’une societe, et il est digne du sauveur de l’Amerique d’en etre le chef, et de rendre la liberte a 300,000 hommes malheureux dans son pays.  Ce grand homme me dit qu’il en desiroit la formation, qu’il la seconderoit; mail il ne croyoit pas le moment favorable.—­Sans doute des vues plus elevees absorboient alors son attention et remplissoient son ame; le destin de l’amerique etoit pret a etre remis une seconde fois dans ses mains.

C’est un malheur, n’en doutons pas, semblable societe n’existe pas dans le Maryland et dans la Virginie; car c’est au zele constant de celles de Philadelphie et de New-Yorck qu’on doit tous les progres de cette revolution en Amerique, et la naissance de la societe de Londres.

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