Correspondence & Conversations of Alexis de Tocqueville with Nassau William Senior from 1834 to 1859, Volume 2 eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 270 pages of information about Correspondence & Conversations of Alexis de Tocqueville with Nassau William Senior from 1834 to 1859, Volume 2.

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’J’ai entendu universellement louer sans restriction le courage heroique de vos soldats, mais en meme temps j’ai trouve repandu cette croyance, qu’on s’etait trompe de l’importance de l’Angleterre dans le monde, comme puissance militaire proprement dite, qui consiste autant a administrer la guerre qu’a combattre, et surtout qu’il lui etait impossible, ce qu’on ne croyait pas jusque la, d’elever de grandes armees, meme dans les cas les plus pressants.  Je n’avais rien entendu de pareil depuis mon enfance.  On vous croit absolument dans notre dependance, et du sein de la grande inimite qui regne entre les deux peuples, je vois naitre des idees qui, le jour ou nos deux gouvernements cesseront d’etre d’accord, nous precipiteront dans la guerre contre vous, beaucoup plus facilement que cela n’eut pu avoir lieu depuis la chute du premier Empire.  Cela m’afflige, et pour l’avenir de Alliance anglaise (dont vous savez que j’ai toujours ete un grand partisan), et non moins aussi, je l’avoue, pour la cause de vos institutions libres.  Ce qui se passe n’est pas de nature a la relever dans notre esprit.  Je vous pardonnerais de deconsiderer vos principes par les louanges dont vous accablez le gouvernement absolu qui regne en France, mais je voudrais du moins que vous ne le fissiez pas d’une maniere encore plus efficace par vos propres fautes, et par la comparaison qu’elles suggerent.  Il me semble, du reste, bien difficile de dire ce qui resultera pour vous meme du contact intime et prolonge avec notre gouvernement, et surtout de l’action commune et du melange des deux armees.  J’en doute, je vous l’avouerai, que l’aristocratie anglaise s’en trouve bien, et quoique A B ait entonne l’autre jour une veritable hymne en l’honneur de celle ci, je ne crois pas que ce qui passe soit de nature a rendre ces chances plus grandes dans l’avenir’—­A de Tocqueville.

’I heard universal and unqualified praise of the heroic courage of your soldiers, but at the same time I found spread abroad the persuasion that the importance of England had been overrated as a military Power properly so called—­a Power which consists in administering as much as in fighting; and above all, that it was impossible (and this had never before been believed), for her to raise large armies, even under the most pressing circumstances.  I never heard anything like it since my childhood.  You are supposed to be entirely dependent upon us, and from the midst of the great intimacy which subsists between the two countries, I see springing up ideas which, on the day when our two Governments cease to be of one mind, will precipitate our country into a war against you, much more easily than has been possible since the fall of the first Empire.  This grieves me, both on account of the duration of the English Alliance (of which you know that I have always been a great partisan), and no less, I own, for the sake of your free institutions.  Passing events are not calculated to raise them in our estimation. 

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