A Selection from the Comedies of Marivaux eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 327 pages of information about A Selection from the Comedies of Marivaux.

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ARAMINTE.

Ah! ce n’est pas la une chose bien difficile a deviner.  Vous faites le fache, l’etonne, Monsieur le Comte; il y a eu quelque malentendu dans les mesures que vous avez prises; mais vous ne m’abusez point:  c’est a vous qu’on apportait le portrait.  Un homme dont on ne sait pas le nom, qu’on vient chercher ici, c’est vous, Monsieur, c’est vous.

MARTON, d’un air serieux.

Je ne crois pas.

Mme. ARGANTE.

Oui, oui, c’est Monsieur; a quoi bon vous en defendre?  Dans les termes ou vous en etes avec ma fille, ce n’est pas la un si grand crime; allons, convenez-en.

LE COMTE, froidement.

Non, Madame, ce n’est point moi, sur mon honneur; je ne connois pas ce monsieur Remy:  comment auroit-on dit chez lui qu’on auroit de mes nouvelles ici?  Cela ne se peut pas.

Mme. ARGANTE, a’un air pensif.

Je ne faisois pas attention a cette circonstance.

ARAMIMTE.

Bon! qu’est-ce que c’est qu’une circonstance de plus ou de moins?  Je n’en rabats rien.[96] Quoi qu’il en soit, je le garde, personne ne l’aura.  Mais quel bruit entendons-nous?  Voyez ce que c’est, Marton.

SCENE X.

ARAMINTE, LE COMTE, Mme. ARGANTE, MARTON, DUBOIS, ARLEQUIN.

ARLEQUIN, en entrant.

Tu es un plaisant[97] magot!

MARTON.

A qui en avez-vous donc, vous autres?

DUBOIS.

Si je disois un mot, ton maitre sortiroit bien vite.

ARLEQUIN.

Toi?  Nous nous soucions de toi et de toute ta race de canaille comme de cela.[98]

DUBOIS.

Comme je te batonnerois, sans le respect de Madame!

ARLEQUIN.

Arrive, arrive:  la voila, Madame.

ARAMINTE.

Quel sujet avez-vous donc de quereller?  De quoi s’agit-il?

Mme. ARGANTE.

Approchez, Dubois.  Apprenez-nous ce que c’est que ce mot que vous diriez contre Dorante; il seroit bon de savoir ce que c’est.

ARLEQUIN.

Prononce donc ce mot.

ARAMINTE.

Tais-toi, laisse-le parler.

DUBOIS.

Il y a une heure qu’il me dit mille invectives, Madame.

ARLEQUIN.

Je soutiens les interets de mon maitre, je tire des gages pour cela, et je ne souffrirai pas qu’un ostrogoth menace mon maitre d’un mot; j’en demande justice a Madame.

Mme. ARGANTE.

Mais, encore une fois, sachons ce que veut dire Dubois par ce mot:  c’est le plus presse.

ARLEQUIN.

Je lui[99] defie d’en dire seulement une lettre.

DUBOIS.

C’est par pure colere que j’ai fait cette menace, Madame, et voici la cause de la dispute.  En arrangeant l’appartement de monsieur Dorante, j’y ai vu par hasard un tableau ou Madame est peinte, et j’ai cru qu’il falloit l’oter, qu’il n’avoit que faire la, qu’il n’etoit point decent qu’il y restat; de sorte que j’ai ete pour le detacher:  ce butor est venu pour m’en empecher, et peu s’en est fallu que nous ne nous soyons battus.

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