A Selection from the Comedies of Marivaux eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 327 pages of information about A Selection from the Comedies of Marivaux.

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MARTON, comme s’en allant.[26]

Vous ne sauriez mieux choisir. (Et puis revenant.) Etes-vous convenue du parti [26] que vous lui faites?  Monsieur Remy m’a charge de vous en parler.

ARAMINTE.

Cela est inutile.  Il n’y aura point de dispute la-dessus.  Des que c’est un honnete homme, il aura lieu d’etre content.  Appelez-le.

MARTON, hesitant de partir.

On lui laissera ce petit appartement qui donne sur le jardin, n’est-ce pas?

ARAMINTE.

Oui; comme il voudra.  Qu’il vienne.

(Marton va dans la coulisse.)

SCENE VII.

DORANTE, ARAMINTE, MARTON.

MARTON.

Monsieur Dorante, Madame vous attend.

ARAMINTE.

Venez, Monsieur; je suis obligee a monsieur Remy d’avoir songe a moi.  Puisqu’il me donne son neveu, je ne doute pas que ce ne soit un present qu’il me fasse.  Un de mes amis me parla avant-hier d’un intendant qu’il doit m’envoyer aujourd’hui; mais je m’en tiens a vous.

DORANTE.

J’espere, Madame, que mon zele justifiera la preference dont vous m’honorez, et que je vous supplie de me conserver.  Rien ne m’affligeroit tant a present que de la perdre.

MARTON.

Madame n’a pas deux paroles.

ARAMINTE.

Non, Monsieur; c’est une affaire terminee, je renverrai tout.[28] Vous etes au fait des affaires, apparemment; vous y avez travaille?

DORANTE.

Oui, Madame; mon pere etoit avocat, et je pourrois l’etre moi-meme.

ARAMINTE.

C’est-a-dire que vous etes un homme de tres bonne famille, et meme au-dessus du parti[29] que vous prenez?

DORANTE.

Je ne sens rien qui m’humilie dans le parti que je prends, Madame; l’honneur de servir une dame comme vous n’est au-dessous de qui que ce soit, et je n’envierai la condition de personne.

ARAMINTE.

Mes facons ne vous feront point changer de sentiment.  Vous trouverez ici tous les egards que vous meritez; et si, dans la suite, il y avoit occasion de vous rendre service, je ne la manquerai point.

MARTON.

Voila Madame, je la reconnois.

ARAMINTE.

Il est vrai que je suis toujours fachee de voir d’honnetes gens sans fortune, tandis qu’une infinite de gens de rien et sans merite en ont une eclatante; c’est une chose qui me blesse, surtout dans les personnes de son age:  car vous n’avez que trente ans tout au plus?

DORANTE.

Pas tout a fait encore, Madame.

ARAMINTE.

Ce qu’il y a de consolant pour vous, c’est que vous avez le temps de devenir heureux.

DORANTE.

Je commence a l’etre aujourd’hui, Madame.

ARAMINTE.

On vous montrera l’appartement que je vous destine; s’il ne vous convient pas, il y en a d’autres, et vous choisirez.  Il faut aussi quelqu’un qui vous serve, et c’est a quoi je vais pourvoir.  Qui lui donnerons-nous, Marton?

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