A Selection from the Comedies of Marivaux eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 327 pages of information about A Selection from the Comedies of Marivaux.

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DORANTE, embarrasse.

II n’y a rien la de difficile a croire.

M. REMY.

Voyez comme il vous regarde.  Vous ne feriez pas la une si mauvaise emplette.

MARTON.

J’en suis persuadee; Monsieur previent en sa faveur,[23] et il faudra voir.

M. REMY.

Bon, bon! il faudra!  Je ne m’en irai point que cela ne soit vu.

MARTON, riant.

Je craindrois d’aller trop vite.

DORANTE.

Vous importunez Mademoiselle, Monsieur.

MARTON, riant.

Je n’ai pourtant pas l’air si indocile.

M. REMY, joyeux.

Ah! je suis content, vous voila d’accord.  Oh! ca, mes enfants (il leur prend les mains a tous deux), je vous fiance en attendant mieux.  Je ne saurois rester; je reviendrai tantot.  Je vous laisse le soin de presenter votre futur a Madame.  Adieu, ma niece.

(Il sort.)

MARTON, riant.

Adieu donc, mon oncle.

SCENE V.

MARTON, DORANTE.

MARTON.

En verite, tout ceci a l’air d’un songe.  Comme monsieur Remy expedie! 
Votre amour me paroit bien prompt:  sera-t-il aussi durable?

DORANTE.

Autant l’un que l’autre, Mademoiselle.

MARTON.

Il s’est trop hate de partir.  J’entends Madame qui vient, et comme, graces[24] aux arrangements de monsieur Remy, vos interets sont presque les miens, ayez la bonte d’aller un moment sur la terrasse, afin que je la previenne.

DORANTE.

Volontiers, Mademoiselle.

MARTON, en le voyant sortir.

J’admire ce penchant dont on se prend tout d’un coup l’un pour l’autre.

SCENE VI.

ARAMINTE, MARTON.

ARAMINTE.

Marton, quel est donc cet homme qui vient de me saluer si gracieusement, et qui passe sur la terrasse?  Est-ce a vous a qui il en veut?[25]

MARTON.

Non, Madame, c’est a vous-meme.

ARAMINTE, d’un air assez vif.

Eh bien! qu’on le fasse venir; pourquoi s’en va-t-il?

MARTON.

C’est qu’il a souhaite que je vous parlasse auparavant.  C’est le neveu de monsieur Remy, celui qu’il vous a propose pour homme d’affaires.

ARAMINTE.

Ah! c’est la lui!  Il a vraiment tres bonne facon.

MARTON.

Il est generalement estime, je le sais.

ARAMINTE.

Je n’ai pas de peine a le croire:  il a tout l’air de le meriter.  Mais, Marton, il a si bonne mine, pour un intendant, que je me fais quelque scrupule de le prendre:  n’en dira-t-on rien?

MARTON.

Et que voulez-vous qu’on dise?  Est-on oblige de n’avoir que des intendants mal faits?

ARAMINTE.

Tu as raison.  Dis-lui qu’il revienne.  Il n’etoit pas necessaire de me preparer a le recevoir:  des que c’est monsieur Remy qui me le donne, c’en est assez; je le prends.

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