La Légende des Siècles eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 268 pages of information about La Légende des Siècles.

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Nul ne peut repondre d’achever ce qu’il a commence, pas une minute de continuation certaine n’est assuree a l’oeuvre ebauchee; la solution de continuite, helas! c’est tout l’homme; mais il est permis, meme au plus faible, d’avoir une bonne intention et de la dire.

Or l’intention de ce livre est bonne.

L’epanouissement du genre humain de siecle en siecle, l’homme montant des tenebres a l’ideal, la transfiguration paradisiaque de l’enfer terrestre, l’eclosion lente et supreme de la liberte, droit pour cette vie, responsabilite pour l’autre; une espece d’hymne religieux a mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute priere; le drame de la creation eclaire par le visage du createur, voila ce que sera, termine, ce poeme dans son ensemble; si Dieu, maitre des existences humaines, y consent.

CONTENTS

INTRODUCTION BIOGRAPHICAL SKETCH PREFACE DE LA PREMIERE SERIE

  LA LEGENDE DES SIECLESLA CONSCIENCE
  PUISSANCE EGALE BONTE
  BOOZ ENDORMI
  AU LION D’ANDROCLES
  LE MARIAGE DE ROLAND
  AYMERILLOT
  BIVAR
  EVIRADNUS
  SULTAN MOURAD
  LA CONFIANCE DU MARQUIS FABRICE
  LA ROSE DE L’INFANTE
  LES RAISONS DU MOMOTOMBO
  LA CHANSON DES AVENTURIERS DE LA MER
  APRES LA BATAILLE
  LE CRAPAUD
  LES PAUVRES GENS
  PLEINE MER
  PLEIN CIEL
  LA TROMPETTE DU JUGEMENT

NOTES BIBLIOGRAPHY

LA LEGENDE DES SIECLES

LA CONSCIENCE

  Lorsque avec ses enfants vetus de peaux de betes,
  Echevele, livide au milieu des tempetes,
  Cain se fut enfui de devant Jehovah,
  Comme le soir tombait, l’homme sombre arriva
  Au bas d’une montagne en une grande plaine;
  Sa femme fatiguee et ses fils hors d’haleine
  Lui dirent:—­Couchons-nous sur la terre, et dormons.—­
  Cain, ne dormant pas, songeait au pied des monts
  Ayant leve la tete, au fond des cieux funebres
  Il vit un oeil, tout grand ouvert dans les tenebres,
  Et qui le regardait dans l’ombre fixement. 
  —­Je suis trop pres, dit-il avec un tremblement. 
  Il reveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
  Et se remit a fuir sinistre dans l’espace. 
  Il marcha trente jours, il marcha trente nuits. 
  Il allait, muet, pale et fremissant aux bruits,
  Furtif, sans regarder derriere lui, sans treve,
  Sans repos, sans sommeil.  Il atteignit la greve
  Des mers dans le pays qui fut depuis Assur. 
  —­Arretons-nous, dit-il, car cet asile est sur. 
  Restons-y.  Nous avons du monde atteint les bornes.—­
  Et, comme il s’asseyait, il vit dans les cieux mornes
  L’oeil a la meme place au fond de l’horizon. 
  Alors il tressaillit en proie au noir frisson. 
  —­Cachez-moi, cria-t-il; et,

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